En même temps que l’été, GHAYA gallery invite l’artiste peintre Inkman à illustrer à sa manière le monde de la lettre, tel qu’il la perçoit dans sa dimension symbolique mais aussi méditative. Cette première exposition personnelle en Tunisie s’annonce comme un tournant dans la carrière de l’artiste qui souhaite désormais développer ses projets dans un environnement qui lui est cher. Artiste logique et pragmatique, Inkman a traversé les continents à la recherche de la surface parfaite et de la forme la plus contemporaine pour donner à voir, en lettrines arabes, l’expression de ses plus intimes croyances.
Installé en Tunisie depuis toujours mais avide de voyage, il sélectionne ses partenariats avec les galeries qui l’accompagne avec beaucoup de sérieux et de réflexion, considérant que son trait appartient à de multiples horizons avant d’appartenir à une cimaise de galerie. Inkman assume déverser sa peinture sur tous les supports qui l’attire, il aime s’aventurer dans la rue, lieu où finalement l’autre se fait spectateur du quotidien et où les choses sont éphémères. A la manière d’un performateur, il travaille également le dessin, la peinture, le métal et envisage tous les possibles, allant même jusqu’à penser à la grandeur du bronze pour ses sculptures.
Parce que le temps est à l’épanouissement et à l’évolution, GHAYA gallery l’a accompagné vers de nouvelles utilisations de la couleur et de la matière. Elle expose dans ses murs des sculptures en fer noir soient peintes, soient laissées à l’état le plus brut de la matière. Des dessins ont pris place sur une des cimaises de la galerie, sur laquelle l’artiste a entremêlé des lettres latines, provoquant chez le spectateur un effet d’optique troublant. Regardons-nous de l’arabe ou du français ? Le doute plane jusqu’à la lecture incontournable du cartel qui renseigne sur la dimension, la thématique, la technique et la date. Inkman sollicite nos sens, du toucher à la vue, rien n’est laissé au hasard pour donner à voir une calligraphie contemporaine la plus épurée possible.
Cette exposition se déroule en parallèle de l’événement JAOU Tunis, pensé et organisé par la Fondation Kamel Lazaar, sur la thématique de la migration. GHAYA gallery s’inscrit dans le cadre du programme OFF de l’événement pour donner à voir une certaine interprétation de la pratique artistique en Tunisie. L’interprétation plastique d’un artiste pour qui l’exil est une épreuve, un bannissement en soi, une revendication primordiale.
Welcome to the kingdom of letters.